Distributeur : GOPE

lundi 27 juin 2016

Permis C, Joseph Incardona

13 x 18.4 cm; 232 p; 20 €; ISBN : 978-2-940516-51-3; BSN PRESS mars 2016


Résumé
Avec Permis C, prequel au roman Le Cul entre deux chaises (2014), Joseph Incardona revient à son personnage fétiche et alter ego, André Pastrella.
Dans une alternance bien pesée d’humour et de noirceur, il y parle des bouleversements de l’enfance, de ce que chacun de nous rencontre pour la première fois.
Roman initiatique, du souvenir, roman des tragédies et légendes de la vie immigrée, il est aussi une formidable mise en perspective fictionnelle des épreuves qui nous déterminent.

L'auteur
Joseph Incardona vit et travaille à Genève. Il est lauréat du Grand prix du roman noir français (Beaune, 2011) et du Grand prix de littérature policière (Paris, 2015).
Permis C est son dixième roman.


Critique
André est âgé de douze ans en 1978. Il habite dans le canton de Genève, en Suisse. Il est le fils de Jeanne, trente-quatre ans, et de Carlo Pastrella, Sicilien d'origine. Celui-ci n'a pas encore obtenu un permis de séjour définitif, mais doit se contenter d'un permis renouvelé chaque année. Chez les Pastrella, on garde une relation forte avec la famille, en Sicile. Ils déménagent toutes les fois où le père trouve un nouvel emploi. Ce qui ne simplifie ni la scolarité d'André, élève de niveau correct, ni ses relations avec les autres gamins. Est-ce que ça le perturbe ? Pas forcément davantage que les torgnoles dont son père n'est pas avare. L'école, la classe d'Olga Schanz, est juste un mal nécessaire. Imaginatif, André Pastrella se fabrique des imitations en bois d'armes à feu, et sait jouer seul.



Avec Akizumi Miyu, un des élèves, est né un étrange accord entre un Rital et un Japonais. Il est vrai que la mère de son ami est une personne singulière, qui va le faire frissonner. Le seul plaisir collectif d'André, c'est le football. Son père parie sur les matchs italiens. Pour la Coupe du Monde en Argentine, la Squadra Azzura a ses chances. Au pied des HLM où ils vivent, l'équipe de Carlo et de son fils est offensive, mais pas vraiment gagnante. Le problème actuel d'André, ce ne sont ni les tensions internes à sa famille, ni d'éventuels incidents avec Mme Schanz. C'est une bande de cinq ados violents qui ont pris pour cible le petit Rital qu'il est. Ils l'ont déjà roué de coups, mais André sent que la menace devient de plus en plus sérieuse. Avoir peur d'eux, est-ce réellement de la lâcheté ?

Arrive le temps des vacances estivales, ce qui offre à André un répit concernant le Chef et sa bande. Long voyage routier depuis la Suisse jusqu'au ferry qui, de Calabre, permet de rallier la Sicile. Là-bas, se trouve le village où habite toute la famille de Carlo. C'est surtout leur séjour dans une maison des Pastrella du bord de mer qui donne à André un sentiment de liberté. Redevenir un “chasseur-cueilleur” dans la tradition ancestrale ? Selon le vieil Armando : “C'est ça être un homme, créer sa journée, inventer sa vie, et tu recommences tous les matins jusqu'à ta mort. Ne l'oublie pas, c'est la seule manière de garder tes couilles, figliolo, crois-moi.” Ce séjour en Sicile fera très légèrement progresser la sexualité d'André, sujet qui trotte fatalement dans la tête d'un garçon de son âge.

Au retour, il entame sa dernière année en école primaire, avec un nouvel enseignant peut-être plus attentif que Mme Schanz. Tandis que ses parents frôlent le divorce, il se fait un nouveau copain, Étienne. Il est un peu meilleur en tout qu'André, mais sans aucun mépris, donc ils s'accordent bien. Le duo d'amis devient trio avec la belle Schéhérazade, originaire de Tunisie. Si André ne se cherche pas d'autres copains en classe, leurs mères à tous les trois n'ont pas la moindre chance de s'entendre. Hélas, le Chef et sa bande vont reprendre les hostilités, encore plus violentes qu'avant les vacances. Il faudra bien qu'André trouve un moyen de se venger…

Joseph Incardona a été récompensé en 2015 par le Grand Prix de Littérature Policière, et par le Grand prix du roman noir à Beaune en 2011. Toutefois, ce n'est pas un roman doté d'une stricte intrigue policière qu'il nous présente avec ce nouveau titre. André Pastrella est quelque peu l'alter-ego fictionnel de l'auteur. Il revient ici sur l'enfance du personnage. Donc, sur une époque de sa propre vie, vers l'âge de douze ans. Fils d'une Suissesse et d'un Sicilien, André peut se sentir déraciné, voire apatride. Qu'on soit enfant d'Italien ou pas, c'est une période de la vie où la virilité d'un jeune garçon doit s'exprimer par des faits concrets. Sexuels, un peu. Pugilistiques, surtout. Quand vos ancêtres sont Siciliens, la vengeance fait obligatoirement partie de votre code génétique.

L'action se situe en 1978, lointain temps si différent d'aujourd'hui. Ni meilleur, ni pire, ce n'est pas tant la question. Les problèmes paraissaient peut-être moins insurmontables ; le divorce n'étant pas inéluctable, par exemple. Pour ce môme, le moment est venu de commencer à s'affirmer, de “grandir”. Sans abuser de la nostalgie, c'est avec souplesse et naturel que l'auteur retrace le passage qui conduit, au final, vers l'âge adulte. Que l'on ne s'y trompe pas : cette fluidité narrative doit tout au talent de l'écrivain. Joseph Incardona est un perfectionniste, accordant de l'importance à chaque scène et à chaque sentiment, pour que ses romans expriment le “vivant”. Encore une très belle réussite de cet excellent auteur !

Claude LE NOCHER
Juin 2016
ACTION-SUSPENSE

mercredi 1 avril 2015

Malgré tout, Ulrike Blatter et Zivo

16.6x21.0 cm; 40 p; 21.00 €; ISBN 978-2-940516-19-3; BSN PRESS novembre 2014

Résumé
Entièrement conçu et réalisé par le peintre Zivo à partir de l’univers poétique d’Ulrike Blatter, finalisé par l’un des maîtres européens de l’édition d’art, Giancarlo Zampollo (Litho Art New, Turin), Malgré tout ne vise pas la seule esthétique du « beau livre », ici la mise en relation de poèmes et d’aquarelles. S’il est beau c’est pour ce qu’il dit au cœur, aux yeux, à tous les sens, sans en exclure le toucher.

Les auteurs
Ulrike Blatter est née à Trennfurt (Main), en Allemagne, sous les bombes alliées. Installée à Montreux depuis de nombreuses années, elle a été libraire et traductrice, mais aussi  rédactrice en chef de la revue critique Parole. Écrivain de l’intime, elle connaît l’art de saisir les instants fugaces, baignés de tendresse et de poésie, d’un quotidien autant médité que rêvé. Ses textes, profonds et chargés d’émotion, voire de nostalgie, ont été éclairés par quelques grands noms de l’illustration contemporaine. Avec Zivo, elle a aussi réalisé Vertiges (2004). 

Zivo, né Zivoslav Ivanovic à Belgrade en 1960, est un artiste peintre, graveur, installé à Lausanne. Il est le lauréat 1999 du prestigieux prix de la Fondation Édouard et Maurice Sandoz (FEMS). Parmi ses nombreuses explorations, expositions et réalisations, il est le collaborateur artistique de deux livres écrits par Jérôme Meizoz : Fantômes (2010) et Pénurie (2013).

Une brute au grand coeur, Matteo Di Genaro

13x18.4 cm; 72 p; 13.50 €; ISBN 978-2-940516-17-9; BSN PRESS novembre 2014


Résumé
« Comme tous les bars à putes du monde, un dimanche en début de soirée, le Kalha fonctionne au ralenti. Les hommes se vident plus volontiers les couilles le vendredi ou le samedi soir et réservent le dimanche pour un ciné avec leur femme. Du coup, il y plane une atmosphère que personnellement j’aime bien, une poétique des lieux, comme le Cap Ferret hors saison ou une station-service islandaise en janvier. Les filles sont affalées au bar devant un verre de limonade. On sent que le week-end a été chargé. »

L’auteur
Matteo di Genaro est né à Monaco en 1982. Élevé dans un internat catholique en Suisse, il fréquente ensuite les meilleures écoles, mais jamais très longtemps. Après des études de droit à Paris, il exerce quelques années comme avocat avant de renoncer à la loi au profit de la justice. Depuis, il mène des enquêtes dans le but d’en savoir plus sur la nature humaine. Il vit là où il possède une maison, c’est-à-dire un peu partout, et il ne travaille nulle part, puisqu’il ne travaille pas. Ah oui, il est immensément riche !

La fille qui n'aimait pas la foule, Gilles de Montmollin

13x18.4 cm; 208 p; 18.80 €; ISBN 978-2-940516-13-1; BSN PRESS novembre 2014



Résumé
Septembre 1972. Je rentrais seul de vacances foireuses dans le Midi. À la sortie de Brignoles, j’ai pris une fille en stop. Le genre énervant. J’aurais dû la déposer très vite sur le bord de la route. Seulement, elle avait un flingue dans son sac, et j’ai voulu savoir pourquoi. Une bêtise énorme qui m’a fait traverser la France, la boule au ventre, du mont Ventoux aux rivières de Bretagne en passant par les gorges du Tarn. Mais vous comprendrez peut-être mieux si je vous dis que son cheveu sur la langue lui donnait un charme fou…

L’auteur
Géographe de formation, Gilles de Montmollin vit à Yverdon-les-Bains. Il est l’auteur de plusieurs romans à suspense. Son dernier polar, le premier qu’il publie chez BSN Press, se lit à 6000 tours/minute sur fond d’échappement libéré et de musique pop. Il lance aussi une terrible interrogation sur l’avenir de la planète.

Tournez manège !, Dominique Brand

13x18.4 cm; 136 p; 18.00 €; ISBN 978-2-940516-20-9; BSN PRESS novembre 2014

Résumé
« La vaisselle est terminée. Le foot ronronne dans le salon. Les prochaines heures sont à la ligne de cœur. Elle rejoint sa chambre, son boudoir, et branche son ordinateur sur le site de rencontres. Elle fait un tour d’horizon rapide, puisque ses contacts sont peu nombreux. Ballon rond oblige, elle l’avait prédit ! Elle clique à tout hasard sur un profil qui vient de s’adresser à elle. Jonas, il s’appelle. L’entrée en matière est sobre. Elle répond. Sobre aussi. Il s’enhardit rapidement. »
Huit nouvelles, huit rencontres sur Internet.

L’auteur
Dominique Brand vit et travaille à Lausanne. Membre du collectif d’artistes franco-suisses « La Dernière Tangente », il est coauteur de diverses performances qui se sont jouées en Suisse et en France. Après Tangente (2004) et Blanc Sommeil (2011), deux ouvrages de poésie, Tournez manège ! est un recueil de nouvelles sombres qui allient cybersexe, meurtres, mensonges et autres romances du XXIe siècle.

jeudi 12 juin 2014

Échappement libre, Jean Chauma

13x18.4x1,1 cm; 200 p; 19,00 €; ISBN : 978-2-940516-03-2; BSN PRESS mai 2013

Résumé
Échappement libre, est une fiction qui emprunte la forme du roman noir, mais se distingue par son originalité. Jean Chauma y poursuit ses réflexions sur le banditisme dont il éclaire les faces cachées, souvent ignorées par les auteurs ou les cinéastes. 
L’écrivain raconte la trajectoire de Dominique qui, dès son plus jeune âge, réunit toutes les expériences qui conduisent au monde des « voyous ». Le roman s’ouvre sur le regard que porte le garçon, fugueur de 15 ans, sur « Trois hommes », « Trois truands ». Un sentiment de solitude et de tristesse le saisit alors, celui de ne pouvoir « rejoindre ces trois hommes et partir avec eux ».
À coup de chapitres situés en alternance dans le passé et le présent, Jean Chauma dissèque, avec justesse et sans complaisance, le parcours de Dominique. La grande force du roman est d’entraîner le lecteur au cœur même des relations hasardeuses, plus ou moins éphémères, mais assurément constitutives d’une vie de truand.

L’auteur
Jean Chauma est né à Paris. Il vit et travaille en France. Adoptant les genres du roman noir, de la nouvelle ou de la poésie, l’auteur a publié plusieurs ouvrages qui rendent compte des milieux du banditisme dans la France des années 1960-1970.

lundi 9 juin 2014

Sirius, Pierre Fankhauser

13x18.4 cm; 136 p; 16,75 €; ISBN : 978-2-940516-11-7; BSN PRESS mai 2014

Résumé
Une jeune danseuse questionne à travers ses œuvres le départ de son corps aux mouvements mangés par la maladie. Bousculé par ses pièces crues et sans concessions, un critique apprend le langage de la chorégraphe et se met à deviner des secrets glissés entre ses gestes. Au milieu d’une clairière de montagne, on découvre seize corps arrangés en cercle, calcinés.
Dans ce roman construit comme une chorégraphie, les temps et les lieux semblent se mélanger. Peu à peu, des séries parallèles apparaissent en suivant des règles dont on devine la précision sans pouvoir pour autant les formuler, des règles qui deviennent progressivement familières. Les corps se croisent, dialoguent, s’évitent, font naître une spirale implacable qui se resserre de chapitre en chapitre jusqu’au final crépusculaire.
Allant puiser dans le polar, dans le Nouveau Roman, mais aussi dans les répliques rugueuses du théâtre contemporain, Sirius conjugue et met en contraste les différents codes dont il se nourrit. Ce premier roman sombre aux accents lynchiens fait appel à un lecteur disposé à se laisser porter par son intuition à travers des reflets, des échos et des motifs récurrents, un lecteur désireux de tester ses hypothèses en combinant des indices trouvés à la fois dans le récit et dans la manière de le raconter.

L’auteur
De retour en Suisse après sept ans passés à écrire et traduire des romans à Buenos Aires en Argentine, Pierre Fankhauser est l’auteur de plusieurs nouvelles publiées dans des revues et des recueils collectifs. Sirius est son premier roman.